Le gouvernement du Québec compte abattre des loups cet hiver et procéder au démantèlement de chemins forestiers pour protéger les caribous de Val-d’Or. Le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) rejette toutefois l’idée d’une protection intégrale du territoire. La stratégie retenue est mal accueillie par des biologistes et militants.
Radio-Canada a appris que le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs rejette l’idée de création d’une nouvelle aire protégée sur le territoire du caribou de Val-d’Or, qui s’ajouterait à celle actuelle. Ce n’est pas envisagé, car le territoire est fortement utilisé, notamment pour la villégiature, la chasse et la pêche ainsi que pour certaines activités industrielles, mentionne par courriel l’équipe des relations avec les médias du MFFP.
L’approche retenue vise plutôt à adapter l’aménagement forestier pour diminuer le taux de perturbations, dont le démantèlement de chemins, précise-t-on. Le MFFP procédera aussi à l’abattage d’une dizaine de loups cet hiver, qu’on juge responsable de la mort de certains caribous. En raison des chemins forestiers, les loups peuvent plus facilement se déplacer sur le territoire et attaquer leurs proies.
Chances de succès?
Selon le biologiste à l’Université du Québec à Rimouski, Martin-Hugues St-Laurent, reconnu pour ses connaissances quant aux enjeux liés au caribou, la stratégie du gouvernement ne va nulle part. Selon lui, les chances de succès sont conditionnelles à l’application d’un ensemble de mesures, dont le contrôle des prédateurs, la mise en enclos des femelles, la fermeture de chemins et la fin de l’exploitation forestière. On ne peut pas choisir une partie de la recette, il faut que la recette soit là au complet, martèle-t-il.
« Si on s’attaque juste au contrôle des prédateurs, si on referme des chemins, mais qu’on ne freine pas l’aménagement forestier, on ne protège pas le massif de forêt. Donc, on ne va nulle part. »