Source: Radio-Canada

Le gouvernement du Québec annonce une série de mesures exceptionnelles pour tenter de sauver les derniers caribous de Val-d’Or.

Seuls 7 caribous forestiers ont été observés dans le dernier inventaire, selon des chiffres rendus publics aujourd’hui, alors que la harde comptait 18 individus en 2016.

Le ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs va donc mettre les caribous de Val-d’Or dans un enclos pour les mettre à l’abri des prédateurs.

Un enclos plus grand sera construit en juin 2020 pour améliorer le confort des bêtes.

Le ministère va également prolonger le moratoire sur les coupes forestières dans l’habitat des caribous, en plus de poursuivre les études sur les hardes de Val-d’Or, de Charlevoix et de la Gaspésie.

Selon Henri Jacob, président de l’Action boréale, Québec fait encore fausse route dans ce dossier.

Tous les biologistes sont unanimes, rappelle-t-il. Si on veut faire de quoi pour les protéger [les caribous], on doit réintroduire de nouvelles bêtes, et très rapidement. Le ministère nous dit « on va y penser ». C’est dommage, c’est de l’improvisation pour gagner du temps encore une fois. C’est la bête la plus étudiée en Amérique du Nord, probablement. Ça serait assez étonnant qu’on découvre des formules magiques qu’on n’a pas encore découvertes.

Solution extrême

L’Action boréale ne croit pas qu’il soit possible d’assurer la survie de la harde avec seulement sept bêtes. L’organisme s’inquiète aussi des conditions de vie auxquelles les caribous seront exposés dans les enclos proposés par le ministère.

À Lac-Simon, la biologiste Geneviève Tremblay partage ses craintes et elle y voit une solution à très court terme. On pense que c’est une solution extrême pour une situation extrême, lance-t-elle. C’est tellement critique qu’on ne peut pas se permettre de perdre un seul caribou par prédation. Par contre, de mettre des animaux en enclos pour les protéger, ça ne sera jamais une solution de conservation acceptable.

Toujours viable

Tant à Lac-Simon qu’à l’Action boréale, on demeure persuadés que la harde est toujours viable si l’on met en place rapidement un plan de réintégration, une solution proposée par l’organisme au ministre depuis 2018.

C’est la solution qui devrait être mise de l’avant, avec un programme de restauration de l’habitat, soutient Geneviève Tremblay. En faisant ça tout en contrôlant les prédateurs, il est possible de restaurer la harde. Ça fait plus de 30 ans qu’on regarde la situation se dégrader en posant des actions qui ne sont pas à la hauteur des besoins. On a les connaissances scientifiques, il faut avoir le courage de prendre les actions nécessaires.