Des gens rassemblés à l'intérieur du Centre culturel de Maliotenam.

Source: Radio-Canada, Laurana Genest et Michèle Bouchard

Une centaine d’Innus et de Naskapis, préoccupés par l’état des populations de caribous, se rassemblent à Mani-utenam. Ils s’informent, échangent et débattent afin de rédiger leur propre plan de gestion pour en assurer la protection.

L’objectif du forum est d’aboutir à la création d’un plan concret, basé sur des faits signalés par des experts invités.

Ensuite, le tout sera présenté aux gouvernements afin de les guider dans les prises de décision sur le territoire, selon un membre du comité organisateur du Forum sur le caribou, Guy Bellefleur.

Guy Bellefleur au Centre culturel de Maliotenam.

Il indique que les gouvernements, que ce soit Québec, Terre-Neuve ou le fédéral, n’ont pas été invités à participer. Ce seront plutôt les propos des experts qui guideront les conversations.

À partir de là, on fait un débat, puis on décidera en conséquence de ce qu’on fait pour protéger le caribou. Il faut que le sentiment d’appartenance de ce plan-là soit vraiment collectif. C’est ça, la clé de la réussite, précise-t-il.

Des gens assis autour d'un longue table avec des micros à l'intérieur.

Considérer l’expertise autochtone

La lutte pour protéger l’habitat du caribou continue.

Guy Bellefleur souligne que plusieurs développements affectent toujours le territoire qu’occupe cet animal, considéré comme vulnérable ou menacé.

Le caribou est constamment dérangé et on est en train de le priver de son habitat. Nous, on s’aperçoit que le caribou est en diminution.

Selon lui, un bon plan est essentiel pour être en mesure de prendre de bonnes décisions. Or, il estime que le gouvernement n’a pas été à l’écoute des Premières Nations lors des discussions qui ont guidé les décisions prises pour le développement du territoire.

Quand on a demandé au gouvernement d’être impliqué, on s’est senti vraiment comme un petit groupe d’intérêt. Pourtant, nous, on vit avec le caribou.

Une citation deGuy Bellefleur, membre du comité organisateur du Forum Atikᵘ caribou
Des gens regardent une présentation sur le caribou.
Lors de ce rassemblement, plusieurs animateurs partageront leurs savoirs et leur vision autour de la protection et de l’avenir du caribou. Photo : Radio-Canada / Michèle Bouchard

Plus tôt cette semaine, la communauté innue de Pessamit déplorait d’ailleurs l’abandon de la stratégie québécoise de protection des caribous, qui avait été annoncée en 2016.

Québec aurait aussi ignoré une demande de Pessamit pour l’instauration d’un moratoire sur l’exploitation forestière dans la région du réservoir Pipmuacan, sur son territoire.

Trouver des solutions

Guy Bellefleur rappelle que de nombreuses communautés innues ont dû faire des sacrifices pour diminuer la pression de la chasse sur le caribou.

Certaines communautés ont déjà fait des moratoires alors que d’autres devront en faire, selon lui.

Deux personnes de dos regardent un document.

En outre, il considère qu’il est important d’assurer la pérennité de la ressource pour les générations futures en raison de l’importance symbolique et pratique qu’a cet animal pour plusieurs communautés.

C’est une espèce qui nous a aidés, qui nous a habillés, qui nous a guéris, qui nous a nourris. Maintenant, nous, comme peuple, qu’est-ce qu’on fait?

Il ajoute que l’objectif principal du rassemblement n’est pas de chercher les coupables du problème, mais de trouver des solutions basées sur des faits.