(Ottawa) Le ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault, s’est montré encouragé jeudi puisque les discussions sur la protection du caribou ont repris avec Québec.
Publié le 5 mai 2022
Source : Émilie Bergeron, La Presse canadienne
Il a indiqué en mêlée de presse que des fonctionnaires des deux ordres de gouvernement se sont rencontrés mercredi pour aborder le dossier qui a été source de frictions au cours des semaines précédentes.
« Hier soir, le sous-ministre associé m’a dit que les conversations – je pense même qu’on peut parler de négociations – allaient beaucoup mieux », a affirmé M. Guilbeault avant de se rendre à la période des questions aux Communes.
À Québec, le bureau de la ministre responsable des relations canadiennes, Sonia LeBel, n’a pas voulu commenter sauf pour dire que « les discussions se déroulent bien ».
Le ministre Guilbeault a signalé qu’il n’a pas abandonné son projet d’intervenir par décret fédéral pour limiter le déclin du caribou, malgré ce qu’il qualifie d’« amélioration » dans les échanges avec Québec.
« J’avance avec ça au cas où il n’y aurait pas d’entente avec le gouvernement du Québec, mais je préfère […] qu’il y ait une entente »,
a dit l’ancien militant écologiste.
M. Guilbeault a précisé que d’émettre un décret en la matière « ne se fait pas en criant “ciseau” ». S’il va de l’avant jusqu’au bout, il devra notamment soumettre son ébauche à ses collègues du conseil des ministres.
« On n’a jamais fait de décret de conservation, comme ça, dans l’histoire du pays », a-t-il par ailleurs soutenu.
M. Guilbeault avait donné jusqu’au 20 avril au ministre québécois des Forêts, Pierre Dufour, pour qu’il partage un plan de protection du caribou et de son habitat. Au lendemain de cette échéance, le ministre fédéral avait annoncé qu’il entamait les démarches pour intervenir par décret.
Le premier ministre du Québec, François Legault, n’a pas caché son agacement, dans ce dossier, en plaidant que l’enjeu tombait dans un champ de compétence provinciale.
À plusieurs reprises, il a aussi affirmé que son gouvernement souhaite régler le dossier en trouvant un équilibre entre la protection de la faune et des emplois.
L’exploitation forestière est vue comme principale responsable du déclin des caribous forestiers et montagnards. Les chemins forestiers favorisent notamment le déplacement des prédateurs naturels du caribou, comme l’ours et le loup.