LES CARIBOUS DE VAL-D’OR
Les caribous de Val-d’Or forment une des deux populations isolées de caribous forestiers au Québec. L’autre est celle de Charlevoix. Ces deux populations ont graduellement été isolées à mesure que la limite sud de l’aire de répartition du caribou forestier est remontée vers le nord.
La première évaluation de la population de caribous de Val-d’Or date de 1955. À ce moment, elle était estimée à environ 80 individus. Ensuite, cette population de caribous comptait de 60 à 80 individus en 1974, environ 50 de 1980 à 1999, de 25 à 30 en 2003 et au moins 18 individus selon le dernier inventaire officiel de 2016. En bref, depuis au moins les années 70, la population de caribous de Val-d’Or est en déclin constant, avec une certaine variation cyclique.
Depuis 1989, un plan d’aménagement forestier a été mis en place dans l’aire de répartition des caribous de Val-d’Or. Ce plan a été mis à jour à plusieurs reprises et la plus récente version couvrait les années 2013 à 2018. Également, en 2003, une aire protégée couvrant le cœur de l’habitat de ces caribous a été créée. À ce jour, le taux de perturbation dans l’habitat des caribous de Val-d’Or demeure trop élevé pour espérer leur rétablissement et leur maintien.
Balado « Ça s’explique » : Caribous forestiers : La harde de Val-d’Or en danger
LE CARIBOU FORESTIER
Le caribou forestier est l’un des trois écotypes de caribou des bois présents au Québec. Les deux autres écotypes sont le caribou toundrique et montagnard. Chaque écotype a des particularités génétiques distinctes lui permettant d’être adapté à son environnement. Le caribou forestier, comme son nom l’indique, occupe des territoires forestiers dans les domaines bioclimatiques de la pessière à lichens et de la pessière à mousses. Il recherche essentiellement de la forêt mature peu perturbée.
Au Québec, le caribou forestier est désigné comme étant une espèce vulnérable. Il est également désigné comme menacé selon la Loi sur les espèces en péril du Canada.
Selon le ministère des Forêts de la Faune et des Parcs (MFFP) du Québec, « les inventaires aériens récents ont montré l’état précaire de l’ensemble des populations. En 2012, il était estimé qu’entre 5 980 et 8 570 caribous forestiers étaient répartis dans l’ensemble de leur aire de répartition au
Québec ».
LE CARIBOU MIGRATEUR
Au Québec, le caribou migrateur occupe le Nord-du-Québec et est réparti en deux grands troupeaux ,soit celui de la rivière George et celui de la rivière aux Feuilles. Une particularité du caribou migrateur est qu’il fait de grandes migrations (plus de 2000 km) chaque année.
Concernant le troupeau de caribou de la rivière George, celui-ci est en déclin depuis 25 ans.
En 2018, ce troupeau de caribou était estimé à 5500 individus.
C’est un déclin de 99% par rapport au pic démographique de 1993.
Pour ce qui est du troupeau de la rivière aux Feuilles, celui-ci est en déclin depuis les 15 dernières années. Il était estimé à 600 000 individus au début des années 2000 et à environ 209 000 en novembre 2017. La cause du déclin du caribou migrateur, au Québec, n’est pas encore clairement identifiée.
LE CARIBOU MONTAGNARD
Le caribou montagnard fréquente les sommets de montagnes une partie de l’année et leurs versants le reste de l’année. On en retrouve deux populations au Québec, soit celle des Mont Torngat et celle de la Gaspésie. Selon le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, au début des années 1950, la population de caribous de la Gaspésie comptait de 700 à 1 500 individus. Au cours des années 80, elle était d’environ 250 individus. En octobre 2018, lors du dernier inventaire, la population était estimée à environ 70 caribous. Au Québec, elle est considérée comme menacée, depuis 2009, en vertu de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables. L’exploitation forestière, qui engendre une perte d’habitat et son altération, est identifiée comme la cause du déclin de ces caribous.