Pourquoi la SNAP envisage-t-elle des recours judiciaires? Parce que Québec a récemment fait l’annonce de la mise en place d’une commission itinérante indépendante sur le caribou forestier. Cette commission vient retarder la présentation et l’imposition des mesures de protection du caribou inutilement, selon la SNAP.
Et la SNAP n’est pas seule, car les communautés innues de Mashteuiatsh et d’Essipit ont aussi brandi la menace de poursuites devant les tribunaux. «On veut s’assurer que des mesures de protection sont appliquées immédiatement pour protéger le caribou et la commission ne vient que repousser la décision, explique Gilbert Dominique, le chef de Mashteuiatsh, rappelant que le cervidé est au cœur de l’identité et de la culture traditionnelle innue. Le gouvernement a la chance d’avoir des experts pour les accompagner dans tout ça et il a toutes les données en main pour prendre une décision. Il faut maintenant du courage politique. Devant l’inaction, on envisage d’utiliser la voie judiciaire ».
La SNAP et les communautés innues estiment que des mesures doivent être prises rapidement pour protéger l’habitat essentiel du caribou.
Selon Alice-Anne Simard, directrice générale de Nature Québec, le Québec et le Canada ont la responsabilité de protéger la biodiversité. «Les espèces animale et végétale font partie notre patrimoine collectif et naturel, qui est irremplaçable, dit-elle. En plus d’avoir une valeur intrinsèque, les espèces sont essentielles d’un point de vue culturel, historique et pour l’écosystème.»
Dans bien des cas, les espèces en danger sont un peu comme des canaris dans la mine. «La rainette, le caribou et le béluga sont tous des indicateurs de la bonne santé de leur habitat, note Alice-Anne Simard. Par exemple, c’est la destruction des milieux humides dont on dépend qui menace la rainette faux-grillon d’extinction.»
Au Québec, 38 espèces fauniques et 78 espèces floristiques ont une protection légale, alors que plus de 600 espèces ont une telle protection à l’échelle canadienne.