Source: Marc-André Landre, Radio-Canada
Publié le: 21 février 2023
Le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, veut rencontrer les chefs de quatre communautés anishnabeg de l’Abitibi-Témiscamingue pour discuter de la stratégie de protection de l’habitat du caribou.
Dans une lettre envoyée lundi à Régis Penosway (Kitcisakik), Monik Kistabish (Pikogan), Adrienne Jérôme (Lac-Simon) et Henry Rodgers (Winneway), le ministre responsable des dossiers de la Faune et des Parcs dit vouloir leur présenter un nouveau scénario de protection, qui découle du rapport de la Commission indépendante sur les caribous forestiers et montagnards, déposé en août dernier.
Cette rencontre permettrait de recueillir les préoccupations des chefs, dans la perspective de les prendre en considération pour le projet de stratégie
élaboré par Québec.
Régis Penosway se dit prêt à écouter ce que Québec entend proposer. On va regarder la portée de cette annonce, ce que ça voudra dire concrètement
, mentionne-t-il.
On souhaite la protection du caribou, mais le gouvernement veut-il vraiment la mettre en marche? Avec les deux premiers scénarios présentés, on ne donnait pas cher de la survie de l’espèce. Quel est le nouveau scénario? Il y a beaucoup de possibilités et est-ce qu’ils vont tenir compte des impacts financiers? C’est beaucoup de questions que je me pose
, exprime M. Penosway.
Dans un deuxième temps, Benoît Charette dit aussi vouloir présenter la future stratégie aux communautés autochtones, une fois que celle-ci sera élaborée.
Le gouvernement du Québec a exprimé le souhait de finaliser la stratégie en juin 2023, peut-on lire dans la lettre. Sachant l’importance culturelle que revêt le caribou pour votre communauté, je tiens à vous assurer que vous aurez les délais nécessaires et raisonnables dans les circonstances, afin d’analyser le projet de stratégie et faire part de vos attentes et préoccupations-Ministre Benoit Charette
Le temps presse
Régis Penosway espère que le gouvernement aura assez de temps pour réellement tenir compte de l’avis des Autochtones.
« C’est sûr que les délais sont très courts. Il est minuit moins une et il faut qu’on se dépêche à répondre et aussi à donner notre aval. Va-t-on vraiment donner notre aval? On se questionne comme communauté et il faudra aussi consulter notre équipe technique et les autres partenaires dans le dossier. »
Rappelons que le rapport de la Commission avait exprimé l’urgence d’agir pour sauver les populations de caribous forestiers, notamment ceux de la harde de Val-d’Or.
Dans ses recommandations, la Commission estimait qu’il faut tenir compte des résultats d’une étude présentée au Conseil de la Nation Anishnabe de Lac-Simon et viser une zone de protection d’environ 4500 kilomètres carrés. Elle proposait aussi d’accélérer la fermeture de certains chemins forestiers pour réduire l’impact de la présence humaine sur le territoire. Ces mesures et d’autres visent la réhabilitation à long terme de l’habitat.