Le déclin de la population de caribous forestiers de Val-d’Or n’est pas une exception.
Dernièrement, pourquoi connait-on une inquiétude grandissante autour des populations de caribous du Québec? Autrefois, rois majestueux des forêts québécoises, les caribous forestiers et montagnards subissent un déclin inquiétant. Sauver la harde de Val-d’Or apparait comme un objectif présomptueux pour les plus pessimistes, mais si on vous disait que l’ensemble des populations de caribous forestiers du Québec ont besoins d’être sauvées? La réalité est telle que, si rien n’est fait, ou disons plutôt que si la situation reste statut quo, le caribou forestier ne sera plus qu’un sombre souvenir des forêts québécoises.
Le 8 décembre dernier, le ministère des forêts, de la faune et des parcs (MFFP) publiait les résultats de ses plus récents inventaires aériens relatifs aux populations de caribous. Les résultats sont accablants et parlent d’eux-mêmes, les populations de caribous de Charlevoix et de la Gaspésie poursuivent leurs déclins portant le nombre d’individus en-dessous de vingt pour Charlevoix et près de 40 pour Gaspésie alors qu’ils étaient plus d’une centaine il y a de cela quelques années seulement. Quant-a-elle, la population de Val-d’Or se compose toujours de six individus. Vu la précarité de la harde, les six individus restants se trouvent maintenant dans un enclos de 1,8 hectares. La harde de Charlevoix suivra ses traces sous peu, car un enclos de maternité est prévu pour le printemps 2021.
Le chercheur et biologiste Martin-Hugues St-Laurent n’est pas surpris par ces derniers résultats en Gaspésie :
La Côte-Nord ne fait pas exception où la baisse du nombre d’individus fait craindre le pire au ministère :
Le Québec ne croule pas sous les solutions pour mener à un rétablissement et un maintien de ces populations, dans un rapport scientifique de Martin-Hugues St-Laurent porté sur le rétablissement de la harde de caribou de Val-d’Or le verdict est clair : il faut dès maintenant entamer des actions concrètes visant la restauration et la protection des bons habitats du caribou forestier en plus de développer et mettre en place rapidement un plan de réintroduction, dans ce cas-ci spécifique à la population de Val-d’Or.
Le Québec n’est pas la seule province à connaître d’importantes diminutions au sein de ses populations de caribous, Afin d’aider à rétablir la population de caribous du parc national de Jasper, Parcs Canada envisage placer des individus en enclos pour augmenter le taux de recrutement:
La recette ne change pas lorsqu’il est question de rétablir une espèce vulnérable, il faut d’abord s’attaquer à la source du déclin. Ici il s’agit principalement des coupes forestières et de son réseau de chemins qui augmente considérablement l’efficacité de chasse du loup, redoutable prédateur du caribou. Malgré les nombreuses alarmes lancées par les groupes environnementaux et les experts, le MFFP continue de s’acharner dans les derniers bons habitats du caribou. L’appât du gain sonne plus fort au ministère que la protection des écosystèmes forestiers et la conservation des espèces en périls.
« On est allé à l’encontre de ce que ça prenait pour maintenir des caribous en place. »
Martin Hugues-Saint-Laurent
Malheureusement le temps file rapidement et il n’existe plus de raison de croire que le gouvernement du Québec prendra les engagements nécessaires pour la sauvegarde du caribou. Dans les dernières années, le gouvernement actuel et ces prédécesseurs n’ont pas su faire preuve des compétences nécessaires pour rétablir la situation. Aujourd’hui, le temps est compté, les mesures auraient dû être prises il y a de cela plusieurs années, les caribous ne peuvent plus attendre.
Le gouvernement doit s’engager dès maintenant à poser les actions nécessaires au rétablissement des populations de caribous forestiers et montagnards du Québec. Son inaction des dernières années ne peut plus passer inaperçu. Le Québec est en train d’abandonner le caribou, quelle sera la prochaine espèce à tomber?
Texte rédigé par Andréanne Lord