Source: Radio-Canada


Des mesures rapides doivent être prises pour protéger le caribou des bois, dont la disparition s’accélère dans l’ouest du pays, conclut une étude financée par le gouvernement fédéral, l’Alberta et la Colombie-Britannique.

Les chercheurs ont étudié les trois sous-groupes de caribous des bois qui foulent le sol des deux provinces de l’ouest : le caribou boréal, le caribou des montagnes du Sud et le caribou des montagnes du Nord.

Le caribou des bois a perdu deux fois plus d’habitats qu’il n’en a gagné au cours des 12 dernières années, montrent les recherches. L’exploitation forestière, la construction de routes, les feux de forêt et les changements climatiques en sont les principaux facteurs.

Ce que l’étude nous dit, c’est qu’avec le temps, le caribou des bois se rapproche plus rapidement de l’extinction, déplore Jesse Zeman, directeur de la Fédération de restauration de la faune de la Colombie-Britannique.

Selon lui, le gouvernement sait depuis les années 1970 que la perte d’habitat est la principale cause de la disparition du caribou, mais que rien n’a été fait pour l’empêcher.

Les gouvernements doivent dire qu’ils veulent sauver le caribou et qu’ils vont protéger son habitat. Ils doivent démontrer leur volonté auprès du public.

Jesse Zeman, directeur de la Fédération de restauration de la faune de la Colombie-Britannique

Jesse Zeman souhaite voir des mesures concrètes. Nous avons vécu quatre décennies de gouvernements provinciaux et fédéraux qui parlent beaucoup, mais ce que les données montrent, c’est que le discours n’est pas étayé par l’action.

Nous savons que si nous arrêtons l’exploitation forestière ou si nous la gérons de manière plus durable, les choses iront mieux pour le caribou.

L’écologiste propose que les gouvernement publient des rapports annuels indiquant la quantité d’habitats sauvés ou protégés, afin de permettre aux Canadiens de comprendre l’objectif, de voir les résultats et de savoir ce qui se passe avec les populations de caribou des bois.

Le caribou, un élément essentiel de la culture 

La chasse au caribou des bois était autrefois un élément important de la culture des Premières Nations dans l’Ouest canadien.

Nous chassions le caribou, l’orignal, le wapiti et le bison, raconte Roland Wilson, de la Nation West Moberly. Ils étaient un élément essentiel de notre culture.

En vertu de la Loi sur les espèces en péril, les membres de la communauté ne sont plus autorisés à chasser le caribou, ce qui exerce une pression sur les autres animaux.

Nous sommes devenus plus dépendants de l’orignal et du wapiti, explique Roland Wilson.

Sa communauté a remarqué une diminution du nombre de caribous à la fin des années 1960 lorsque l’inondation du réservoir Williston a bloqué la route de migration du caribou des bois et fragmenté sa population.

Pour empêcher l’animal de disparaître à jamais, les habitats doivent être restaurés et le développement doit être réduit, selon lui.

Le ministère britanno-colombien des Forêts, des Terres et de l’Exploitation des ressources naturelles n’a pas répondu à une demande d’entrevue, mardi.