Publié le 9 octobre 2021
Source: Boualem Hadjouti, Radio-Canada
La décision du ministère des Forêts de fermer 165 km de chemins dans l’habitat du caribou de Val-d’Or annoncée la semaine dernière arrive « trop peu trop tard », selon la communauté de Lac-Simon.
Même si elle se dit enfin soulagée de voir Québec bouger dans le dossier, la communauté croit que le gouvernement aurait pu agir il y a quatre ans.
C’est qu’en 2018, un accord de contribution sur cinq ans a été signé entre Ottawa et les trois communautés de Lac-Simon, Long Point et Kitcisakik.
Les communautés bénéficient de 1.26 million de dollars pour la conservation du caribou et le ministère des Forêts qui fait partie du plan d’action devait prendre des dispositions pour fermer les chemins.
La spécialiste en environnement au Conseil anichinabé de Lac-Simon, Andréanne Lord, regrette que Québec intervienne à un an de la fin de l’entente.
La fermeture de chemins devait débuter en 2018. Ça faisait partie du plan d’action, mais faute d’autorisation du MFFP, ça a été très compliqué.
Nous de notre côté, c’est d’une part un peu un soulagement de voir fermer des chemins avant que l’entente se termine, […] mais avec un report de quatre années, il n’y a rien qui se passe donc ça a été très, très, très décevant de ne pas pouvoir avancer le plan d’action comme il se devait
, regrette Andréanne Lord.
Et de préciser que même si 165 km de chemins à fermer paraît gros, ce n’est rien par rapport aux perturbations de l’habitat du caribou.
On s’entend que 165 km de chemins ça peut paraître énorme pour les utilisateurs du territoire, mais en réalité c’est minime sur le territoire parce qu’il y a énormément de chemin forestier, des tronçons qui ne se rejoignent pas, donc ça augmente de façon considérable la fragmentation de l’habitat du caribou et la perte de l’habitat. On est soulagé que ça se passe avant que l’entente ne se termine, mais on trouve que c’est trop peu trop tard
, dit-elle.
Andréanne Lord affirme que la communauté souhaite voir fermer davantage de chemins qui ont un effet sur l’habitat du caribou. Elle regrette en même temps la poursuite des coupes forestières dans l’habitat du caribou.
En même temps que le ministère va restaurer des pans de territoire, il y a des autorisations qui sont données ailleurs pour aller augmenter le niveau de perturbation, dit-elle. Il y a de la coupe qui continue, il y a des chemins qui sont créés dans l’habitat, c’est un peu ce côté qui est difficile à avaler. […] On aimerait que le ministère s’engage réellement dans le rétablissement, pas de petites mesures avec peu d’effet à long terme.
Elle souhaite que le ministère mette plus d’efforts pour mieux informer les citoyens des décisions prises pour restaurer l’habitat du caribou.
La communauté attend aussi l’annonce de la stratégie globale pour le caribou prévue cette année.