Le reportage d’Enquête sur la gestion des coupes forestières et des redevances fait réagir des groupes environnementaux.

Source: Radio-Canada


Des groupes pour la défense de l’environnement réagissent au reportage de l’émission Enquête sur la gestion de l’industrie forestière au Québec. Action Boréale et Greenpeace Canada souhaitent la tenue d’une enquête publique sur le sujet.

Dans le reportage diffusé jeudi, on apprend que le Québec perdrait des millions de dollars en redevances forestières parce que le gouvernement laisse l’industrie décider de la valeur marchande du bois coupé sur les terres publiques.

Le président d’Action Boréale, Henri Jacob, déplore le fait que les mesureurs de coupe soient payés par l’industrie plutôt que par le gouvernement.

« C’est un peu comme l’expression, tu demandes au renard de compter les poules dans le poulailler, il y a peut-être des chances qu’il en mange une ou deux de temps en temps. C’est ça le gros problème, et c’est pour ça que notre ministère n’a plus aucune crédibilité. Il se débarrasse de ses obligations de fiduciaire. Notre gouvernement, le ministère des Forêts, est responsable, il est censé être notre représentant. C’est lui qui doit représenter le peuple. Il ne doit pas représenter les compagnies. Et là, présentement, c’est un peu ça.»

-Henri Jacob

Henri Jacob ajoute qu’une enquête publique permettrait de révéler les nuances qui existent au sein de l’industrie forestière.

Selon son organisation, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs présente des problématiques systémiques, et une refonte du ministère est nécessaire.

Idéalement [il faudrait] remettre la responsabilité de l’exploitation à un ministère, et tout ce qui est responsabilité de la biodiversité et de la faune au ministère de l’Environnement. Ce serait plus logique. On miserait beaucoup plus sur les scientifiques, les biologistes, et le financement avec ça aussi, dit-il.

Action Boréale et Greenpeace Canada estiment que le MFFP est trop influencé par les motifs économiques de l’industrie forestière, aux dépens de l’environnement.

On considère un ministère qui gère une seule ressource au profit des compagnies, donc c’est quatre ou cinq espèces d’arbres. Le reste, la biodiversité, celle qui en subit les contrecoups, on le voit avec le caribou de Val-d’Or, lance Henri Jacob.

Il faut freiner l’Action ou plutôt l’inaction du gouvernement et revoir la façon de faire, conclut Olivier Kölmel.