Publié le 9 décembre 2021

Source: Agence QMI, TVA Nouvelles


Le nombre de caribous forestiers poursuit son déclin au Québec, laissent présager trois nouveaux rapports d’inventaires dévoilés jeudi qui contiennent bien peu de bonnes nouvelles pour cette espèce menacée.

Les rapports d’inventaires, basés sur des évaluations des populations réalisées à l’aide d’hélicoptères en 2020 et 2021, permettent de constater que les caribous forestiers poursuivent leur déclin, particulièrement dans Charlevoix et en Gaspésie, mais aussi dans la région de la Manicouagan.

Dans le cas des caribous montagnards de la Gaspésie, à peine 29 bêtes ont été aperçues lors du plus récent inventaire, soit 10 dans le secteur du mont Albert et 19 dans le secteur du mont McGerrigle, ce qui laisse entrevoir une population comptant au maximum entre 32 et 26 individus. Pire encore, aucun faon n’a été observé du côté du mont Albert, contre cinq pour le secteur McGerrigle.

Le déclin de cette population isolée est sans conteste, elle qui comptait au moins 89 individus il y a à peine huit ans, en 2013.

«La population de caribous montagnards de la Gaspésie subsiste dans un contexte de grande précarité en raison de la faible taille des groupes fréquentant les trois secteurs, du faible taux de recrutement et du peu d’échanges entre ces groupes», a d’ailleurs soulevé le ministère de la Faune dans son rapport.

Les nouvelles ne sont guère plus encourageantes pour les caribous forestiers de Charlevoix, où seulement 17 animaux ont été observés, ce qui permet d’estimer la population entre 17 et 20 bêtes. Un seul faon se trouvait dans le groupe.

Le ministère qualifie de «critique» l’état de cette population, qui passe pour la première fois sous la barre des 20 individus, contre environ 125 dans les années 1990.

Déclin au nord

Le déclin de cet animal emblématique ne s’observe cependant pas que dans les populations isolées. Un inventaire réalisé dans la région de la Manicouagan n’a permis de détecter que 556 caribous forestiers, pour une population estimée à environ 930 têtes.

«Selon les indicateurs biologiques récents (2018 à 2021), la tendance démographique de la population de caribous forestiers Manicouagan serait en déclin», ont noté les chercheurs dans leur rapport, en soulignant que les animaux sont particulièrement peu nombreux dans le sud de la région, avec tout en pus une centaine de bêtes.

Rare bonne nouvelle

Par contre, la population semble cependant bien se porter au nord de la Manicouagan, dans la région de Caniapiscau. Pas moins de 171 animaux ont été repérés dans ce secteur, pour une population estimée à 285 caribous.

«Les indicateurs biologiques pour la période 2018-2019 laissent supposer que la population de caribous forestiers Caniapiscau est en croissance», s’est réjoui le ministère.

Il s’agit là de l’une des rares bonnes nouvelles pour cette espèce. Lors d’inventaires précédents, le ministère a aussi déterminé que les populations dans le secteur de la baie James se portent aussi relativement bien, avec environ 800 animaux, laissant entrevoir que les animaux vivants le plus au nord du Québec se portent mieux que les populations plus au sud.

Par contre, les groupes vivants dans le secteur du réservoir Pipmuacan sont dans «un état extrêmement précaire», avec un très faible nombre de faons par femelle. Et la harde de Val-d’Or, elle, ne compte plus que sept animaux, aujourd’hui protégés par un enclos pour éviter la disparition pure et simple, tel que le rapportait le «Journal de Montréal» au cours de la dernière fin de semaine.