Source: Radio-Canada

Publié le 21 Juin 2018

La communauté Anishnabe de Lac Simon, en collaboration avec les Premières Nations de Kitcisakik et de Long Point, entreprend des actions pour sauver la harde de caribous forestiers de Val-d’Or.

Avec les informations de Karine Mateu

Elle bénéficie d’une aide financière de 1,2 million de dollars sur cinq ans du gouvernement du Canada pour mettre en place des mesures de conservation.

Ces mesures comprennent, entre autres, différents projets de recherche destinés à évaluer l’efficacité des stratégies de rétablissement.

À partir de ces secteurs prioritaires-là, qu’on va identifier avec l’aide du ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs, on veut cibler, notamment, des chemins forestiers qui vont être fermés et reboisés. C’est dans le but de pouvoir créer des massifs forestiers, parce qu’on sait que les massifs c’est ce qui permet au caribou d’occuper un territoire qui est plus sécuritaire pour lui, qui est moins visité par les prédateurs et qui permet de diminuer la mortalité par prédation, explique Geneviève Tremblay, biologiste pour le Conseil de la Nation Anishnabe de Lac Simon.

Appui des ministères

Par ailleurs, les mesures seront mises en place par les Premières Nations avec l’appui d’Environnement et Changement Climatique Canada, mais aussi du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec.

On travaille en partenariat avec eux parce qu’effectivement, il va y avoir des contraintes à la fermeture de chemins et on va devoir faire face à ces contraintes-là et essayer de trouver des façons de concilier les intérêts de tous pour arriver à offrir le meilleur pour la harde et faire la différence pour qu’elle puisse survivre , indique Mme Tremblay.

Toujours des chances de survie

En effet, selon la biologiste, la harde de caribous de Val-d’Or, qui compte 18 invidus en ce moment, peut survivre.

Il y a des exemples ailleurs au pays où des populations parfois complètement éteintes, ont été réintroduites et qui se maintiennent, affirme-t-elle. Tout dépend des volontés et de jusqu’où on veut aller dans nos efforts, mais c’est clair que c’est possible de le faire.

Une lueur d’espoir pour Greenpeace

La nouvelle réjouit Greenpeace Canada. Le chargé de la campagne forêt Olivier Kolmel y voit une lueur d’espoir pour la harde de Val-d’Or, abandonnée, selon lui, par Québec.

Alors que le gouvernement du Québec avait tourné le dos à la harde de caribous […] on voit vraiment une relève et un leadership des communautés autochtones qui prennent de l’avant et démontrent que c’est possible un accord de financement avec le gouvernement fédéral, qui donne espoir qu’on peut bien rétablir cette harde, affirme-t-il.

Pour sa part, l’Action boréale de l’Abitibi-Témiscamingue (ABAT) continue de talonner Québec sur le dossier.

Tout en saluant l’implication d’Ottawa, le président de l’organisme Henri Jacob veut que le gouvernement du Québec change de discours sur le caribou de Val-d’Or.

Une des choses qu’on demande et que la plupart des intervenants demandent c’est d’abord un moratoire sur toute activité anthropique sur ce territoire-là pour une période de cinq ans afin de donner une chance à cette harde-là de se rétablir, dit-il. L’autre chose c’est de commencer à fermer des chemins et de restreindre l’activité durant le temps de la chasse à l’original. On pourrait accepter que la chasse à l’original puisse avoir lieu, mais que les gens se restreignent uniquement à ce temps-là sur le territoire et aussi on demande que les sentiers de VTT et de motoneiges soient déplacés à l’extérieur du territoire utilisé par la harde de caribous.

Par courriel, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec promet d’installer des entraves pour limiter l’accès aux secteurs du caribou, de réaliser un inventaire du nombre d’individus par hélicoptère et d’y interdire les coupes forestières en 2018-2019.