Source: Radio-Canada
Plus de 500 spécialistes du caribou se réunissent virtuellement cette semaine dans le cadre du 18e Atelier nord-américain sur le caribou, dont l’Université du Québec (UQAR) est partenaire.
C’est une plateforme d’échange pour comprendre les différences dans les enjeux entre les différentes populations et sous-espèces et tirer profit de l’expérience de chacun sur les solutions gagnantes qui ont pu être déployées
, explique Martin-Hugues Saint-Laurent.
Le professeur au Département de biologie de l’UQAR, Université du Québec à Rimouski, préside le comité organisateur du congrès. L’événement qui se tient normalement tous les deux ans devait avoir lieu en 2020, mais avait dû être annulé en raison de la pandémie.
Les enjeux à aborder cette année sont donc nombreux. Du 3 au 6 mai, 130 ateliers seront présentés par des chercheurs, gestionnaires et industriels et des membres de Premières Nations.
Au total, 541 intervenants participent à cet événement sur le caribou et le renne, deux noms qui désignent la même espèce selon la région du monde.
L’assistance à ce congrès est en croissance au fil des années, ce qui témoigne de la préoccupation croissante au niveau de la conservation du caribou
, observe M. Saint-Laurent, qui a siégé pendant huit ans au Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC).
Le chercheur souligne la pertinence d’échanger avec des collègues de l’Europe et de l’Asie puisque les enjeux vécus sont souvent les mêmes. À travers le Canada, la situation est la même à plusieurs endroits
, constate-t-il.
Au COSEPAC, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, on voyait bien que certaines sous-populations, populations ou même unités désignables étaient sur le point de disparaître, donc dans des états aussi critiques, voire pires que le caribou de Val-d’Or, de la Gaspésie ou de Charlevoix.
En Eurasie aussi, on a des évidences que certaines populations sont en déclin. Dans certains pays de Scandinavie, ça menace une autre forme de mode de vie. On peut penser à certaines communautés du nord qui font l’élevage semi-domestique du renne et vivent de façon semi-nomade avec les rennes
, indique le professeur.
M. Saint-Laurent mentionne également un atelier sur l’impact des développements récréotouristique et hydroélectrique sur les populations de caribou, un sujet sur lequel lui-même travaille depuis peu au Québec et qui est déjà bien documenté par des experts norvégiens.
Par ailleurs, sans y être directement impliqué, le chercheur suit l’évolution du projet d’enclos pour les femelles en gestion qui doit être implanté en Gaspésie cet été.
C’est une situation qui va être importante à mettre de l’avant, puisque le statu quo ne semble pas une option pour cette population-là-M. Saint-Laurent.
Je sais que plusieurs de mes collègues biologistes du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs vont participer à l’atelier, à la fois pour partager leurs bons coups et apprendre des bons coups qui se font ailleurs
, ajoute-t-il.
Il ne reste environ qu’une cinquantaine de caribous montagnards en Gaspésie, selon le dernier rapport du ministère.